L’aide inespérée des travailleurs étrangers

À l’intérieur des murs de Solisco, c’est compris depuis un moment déjà. Plusieurs nouveaux employés provenant de l’immigration se sont déjà rendus indispensables, à peine quelques mois après leur arrivée. Une expérience salvatrice et culturelle pour une entreprise qui avait besoin de bras. Entretien avec Alexe Bégin, conseillère culture et organisation et la fière représentante de ce travail colossal.

 

Qui sont ces travailleurs étrangers? D’où viennent-ils et depuis quand sont-ils au Québec?

Nous avons embauché 15 nouveaux employés provenant majoritairement du Maroc, mais aussi de la France, de l’île Maurice et du Cameroun. Ils sont arrivés entre février et mai dernier. Un dernier arrivera sous peu. Ce sont des personnes qui portent le projet de venir au Québec depuis des années, qui cherchaient à améliorer leur sort ou à aider leur famille restée au pays, mais aussi un défi professionnel tout autre.

Quels types de poste occupent-ils chez Solisco?

La moitié d’entre eux sont des journaliers, ils travaillent à la manutention. Les autres sont spécialisés en imprimerie et ont de l’expérience dans le domaine. Nous leur avons offert des emplois à temps plein, à l’année. On commence par un contrat de trois ans, puis nous les renouvelleront à échéance!

Pourquoi avoir été chercher de l’aide extérieure?

Le taux de chômage en Beauce est bas et il n’y a plus d’école d’imprimerie ici, ce qui fait qu’on manquait de main-d’œuvre qualifiée. Ces nouveaux employés sont de belles ressources, certains avec beaucoup d’expérience, qui viennent compléter nos équipes à merveille.

Ils font partie d’une mission de recrutement chapeautée par le gouvernement et le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration.

Comment se passe le processus pour les amener ici?

C’est sûr que c’est plutôt difficile, il y a beaucoup de formulaires et de procédures. On ne les rencontre pas avant leur venue, tout se fait par visioconférence. Il y a le décalage horaire à gérer… Cependant, ce mandat est tellement gratifiant!

C’est un projet qui mise sur l’humain et j’adore ça. Je ne pourrais plus m’en passer. On s’occupe de créer le lien entre eux et les équipes actuelles. Je fais les suivis administratifs avec eux, je les aide avec leurs papiers. Je suis en constante communication avec ces employés. Certains m’ont déjà dit que j’étais un peu comme leur bonne fée marraine!

Qu’est-ce que leur présence apporte aux équipes?

Les avoir avec nous nous assure une relève. Ils sont super mobilisés, certains ont même l’impression qu’ils nous en doivent une, alors que c’est eux qui viennent réellement nous compléter. Ils travaillent vraiment bien. D’ailleurs, on a réussi à ouvrir un quart de travail supplémentaire, tant ils ont apporté à la productivité de l’usine!

Comment se porte leur intégration?

À leur arrivée, on fait tout pour les aider à s’intégrer. Je les ai emmenés voir du hockey cet hiver, on a fait un tournoi de quilles récemment et bientôt, le club social organise une soirée baseball, et certains d’entre ces travailleurs ont montré leur intérêt à se joindre au reste de l’équipe!. Et du côté des équipes déjà en place, on a fait des formations pour les préparer à l’arrivée de ces travailleurs étrangers, on leur a vanté les bienfaits de les avoir avec nous.

On se parlait beaucoup sur Whatsapp avant leur arrivée au Québec, tous ensemble. Ce groupe s’est renommé « la famille », c’est dire à quel point ces personnes-là sont importantes les unes pour les autres. Ils ne sont pas seuls.

Est-ce que d’autres travailleurs étrangers pourraient venir s’ajouter aux équipes dans les prochaines années?

On est toujours en évaluation de nos besoins, mais c’est sûr que pour l’instant, on est hyper satisfaits de ce premier essai et si on avait à le refaire, on retenterait certainement l’expérience.